La dernière semaine de juillet était l’occasion à 3 équipages du LUC voile de participer à une régate mythique, les 5 jours du léman ! Le concept est simple, faire le plus tours du lac possible en 5 jours.
Les équipes étaient les suivantes : Zoé et Lennard / Loïc et Adrien / Lucanaël et Yann
On vous laisse maintenant découvrir la magnifique aventure vécue et raconté par chacun des équipages, qui malgré avoir passé 5 jours pas si loin, n’ont pas tout à fait vécu la même chose !
Zoé et Lennard
Dimanche 14h, départ pour la 29ème édition des 5 Jours du Léman. Notre bateau, préparé avec soin spécifiquement pour la régate durant les deux semaines précédentes, s’élance dans des petits airs. Après un bon prologue on quitte Vidy en quatrième position direction Genève. On essaie de se mettre tout de suite dans le rythme et de dormir quelques heures pour être au taquet la première nuit, qui sera quelque peu compliquée avec des petits airs dans le petit lac. Le lundi matin une risée attrapée au large de Meillerie nous amène jusqu’au Bouveret. Un petit orage sur le retour vers Vidy nous apporte un peu de grêle mais surtout du vent un peu plus établi. Un premier groupe de tête s’est détaché mais on reste dans le paquet de bateaux rattrapant.
C’est reparti pour le deuxième tour, avec d’abord un peu de vent d’ouest, qui va tourner au Joran à l’entrée du petit lac. De nouveau une nuit de petit temps dans le petit lac à la recherche des risées pour se dégager rapidement et aller chercher le Morget. Les schémas du jour précédents se répètent, mais forts de nos expériences de la veille on s’en sort mieux. Le retour du Bouveret à Vidy se résume en une interminable bataille de virements pour essayer de garder la main sur les concurrents.
On repart de Vidy pour un troisième tour dans des conditions légères. On essaie de dormir le plus possible en préparation d’une série de gros orages annoncés pour la nuit de mardi à mercredi, qui ne vont finalement pas arriver. On s’est quand même pris une bonne roillée et on arrive trempés mais toujours dans la tête du groupe de rattrapant au Bouveret. Le vent faibli au fur et à mesure de la remontée vers Vidy jusqu’à se retrouver complétement arrêté un peu au large d’Ouchy, dans les vagues d’un ouest qui n’allait pas tarder à arriver. La bouée de Vidy enfin contournée, c’est reparti pour un quatrième tour !
De l’ouest plutôt fort nous emmène quasiment jusqu’à Genève, mais le vent tombe avec le soleil qui se couche et le dernier petit bout pour passer la marque à Genève parait inatteignable. De nouveau une nuit à chasser les risées dans le petit lac, à croire que de nuit à cet endroit il n’y a jamais de vent… On finit par se retrouver le long de la côte française à tirer des petits bords dans une risée large d’une centaine de mètres avec 4 autres bateaux. Sur le retour des risées se dessinent au loin, l’option choisie plutôt côte française paie bien et on peut se laisser glisser sur l’avant de la flotte de rattrapant pour arriver de nuit à Vidy.
Le vent forcit et on se retrouve avec quasiment toute la flotte à aller direction Genève. Une mauvaise option juste avant le lever du jour et tout le monde défile le long de la côte française alors qu’on est arrêté à 500 mètres d’eux. Un moment très peu plaisant, mais l’espoir n’est pas perdu, et on rattrape tout notre retard dans la chasse aux risées sur le début du retour. Un gros coup d’ouest était annoncé et attendu avec impatience. Au loin le jet d’eau nous indiquait déjà que ça allait bien souffler et quand finalement le vent est arrivé il n’a pas déçu. On fait une jolie descente finale vers Vidy sous spi à 8-9 nœuds. Une veine attrapée dans la risée nous permet de glisser mieux que ceux de devant.
Finalement la bataille a duré jusqu’au dernier mètre en grapillant encore une place 50 mètres avant le passage de la bouée d’engagement. Une affalée de spi sans problèmes et on passe la ligne d’arrivée en 5ème position. On est super content du résultat et voir nos copains arriver juste derrière nous nous réjouis d’autant plus ! Finalement la météo nous a proposé quasiment tout son assortiment, sans nous laisser le temps de s’ennuyer. Toujours au contact avec les autres bateaux il n’y a jamais eu de pause. On a beaucoup appris durant cette magnifique édition et on est prêts à en redécoudre l’année prochaine lors de la 30ème !
Adrien et Loïc
Adrien et Loïc y pensent depuis longtemps. À peine sorti de ses premiers 5 jours que Loïc pensait déjà aux suivant. De son côté, c’est en le regardant passer à Vidy tous les jours qu’Adrien s’est mis l’idée en tête. C’est ainsi que les deux compères passent de bateau en bateau lors des championnats suisse de Surprise en octobre à la recherche de leur monture.
« Bonjour, on cherche un Surprise pour participer aux 5 jours 2021, on sait bricoler vous seriez intéressé ? »Nombreux refus, pistes mortes-nées, ils ne perdent pas espoir jusqu’à rencontrer Laurent sur son magnifique Dolce vita !
« Pourquoi pas ! Montez, venez voir le bateau ! »
C’est ainsi que leur 5 jours ont commencé. Après quelques heures passées à bricoler, quelques nav et hop ! Départ !
Super prologue grâce à un bon départ (2e), on file droit vers Genève. Arrivés à la tombée de la nuit, la remontée de petit lac se fait en mode prédateur : à l’affut du moindre courant d’air, la moindre lumière qui bougerait un peu trop vite à notre goût. On prend petit à petit nos marques, nos sens s’affutent et bien que la sortie ne se fait pas en top position, la confiance est prise et on est d’attaque pour la suite de la régate.
Cap presque direct sur le Bouveret. Bien que nous nous étions fixé comme consigne d’éviter Meillerie, mais étant la seul zone avec du vent, il faut y aller. Et ainsi presque à chaque tour. Passage de la bouée sur l’avant du groupe rattrapant, c’est dans le haut lac que la flotte essuie son premier orage avec un petit peu de grêle. Rapide, intense à 2 dehors pour un max de contrepoids. Pas sûr que ce fut la bonne décision, mais sans conséquences. Après cet interlude humide, on passe un peu loin de la côte suisse et on voit la flotte glisser au-dessus de nous. Les boules ! Celle-là on s’en souviendra et on se promet d’y faire attention 😤
Et voilà le premier tour bouclé ! Bel exemple des tours suivants : vidy dans l’après-midi, Genève en début de soirée et le Bouveret dans la matinée. Les nuits sont plutôt bonnes sur Dolce Vita, les jours pas trop mauvais et des décisions prises de concert. Un joli cocktail qui nous permet d’être très souvent sur la tête du groupe de poursuivant.
Et la bouffe dans tout ça ?! Alors là, c’est le 5 étoiles : apéro au melon, gruyère et viande séchée le midi, crêpes au chocolat pour le matin et pâtes ou lyophilisé le soir après un amuse-bouche de cacahuètes pralinées. Le tout agrémenté d’abricots et nectarines pour les petits creux. La grande classe 😁
Côté dodo, Loïc est devenu dormeur professionnel avec 7h cumulées par jour. C’est un peu plus dur pour Adrien qui doit être à 4h de moyenne. Enfin, l’équipe reste en forme et alerte, c’est le principal. Les bains quotidiens y sont probablement pour quelque chose.
Dans tout ca, on retiendra la grande cavalcade pour descendre à Genève le mercredi en compagnie de LV2 et Faru, ça tapait, tapait, tapait et les bras de Loïc s’en souviennent.
On retiendra aussi les croisements avec les copains du LUC qui aident à mettre du baume au cœur, la discussion avec le serveur à 5m du resto du port de Meillerie, la visite des copains restés à terre, le couché de soleil jeudi soir avec LV2 sous spi.
Et, évidement le vendredi. Tout entier. À commencer par la nuit où il a fallu trouver la bonne veine de vent pour aller à Genève, la bonne option dans le port au petit matin pour arriver 2e du groupe à la bouée, la traversée du lac à l’aveugle pour chercher des thermiques invisibles et le sud-ouest. Attrapé en dernier car sur l’avant de la flotte. Qu’est-ce que c’était beau. Dur, mais beau. Malheureusement l’option abattue n’a pas payée et le résultat final un poil décevant mais on est ultra content de la constance qu’on a eu, du fonctionnement de l’équipage et des super conditions sur ces 5 jours 😍
Lucanaël et Yann
Les 3 équipages souhaitent vraiment remercier évidemment le LUC voile pour leur permettre de vivre ce genre d’aventure, mais aussi tous les partenaires : Les sports universitaires UNIL – EPFL, La ville de Lausanne, et le réseau Delta !